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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 21:09

http://www.e20romagna.it/public/articoli/orchestra_di.jpg     Orchestra piazza Vittorio, West-Eastern Divan Orchestra, National Youth Orchestra of Iraq...Les orchestres multiethniques et/ou multiconfessionnels apparaissent comme un nouveau moyen d'encourager le dialogue, dans des contextes où l'indifférence voire l'hostilité sont les maîtres-mots de  la rencontre avec l'Autre.

 

      Cette expérience musicale a été popularisée par le chef d'orchestre italien Mario Tronco. Grand défi que de réunir des musiciens du monde entier juste après le 11 septembre 2001. En effet, le chef d'orchestre raconte les difficultés de rassembler des personnes souvent issues de l'émigration, alors que la peur de l'étranger, du non-national semble gagner du terrain. C'est le cas dans le quartier romain multiethnique de l'Esquilino, dont la place centrale est piazza Vittorio. Ici, les personnes sont méfiantes et quand Mario Tronco se met à la recherche de musiciens, il est souvent pris pour un policier en civil en quête d'individus sans papiers de séjour.

 

      C'est ainsi que naît l'Ochestra di piazza Vittorio, en 2002, avec des musiciens de tous les continents, de l'Inde à la Hongrie, de la Tunisie au Brésil en passant par le Mali! La musique devient un langage universel, une véritable langue qui fait la part belle aux émotions, souvent cachées derrière les convictions, les fois de chacun, ces-dernières étant beaucoup plus difficiles à harmoniser. Depuis, de nombreux orchestres dits multiethniques s'épanouissent en Italie, et s'invitent dans de nombreux festivals qui leur réservent un large succès.

 

      Ces orchestres avant-gardistes sont d'autant plus réjouissant qu'ils offrent à voir une autre réalité, sans doute plus positive, de la mondialisation et du métissage culturel qu'elle engendre. Le symbole n'est pas des moindres, notamment quand on observe les politiques sécuritaires de l'Europe, et l'accueil qui est fait aux émigrés maghrébins qui fuient la violence de leur pays.

                                                                                                                                                                                                       http://www.musicweb-international.com/classrev/2006/Jan06/ramallah_2564627922.jpg                

     Cette expérience orchestrale originale a également été imaginée par Daniel Barenboïm et feu l'intellectuel américain d'origine palestinienne Edward Saïd afin de réunir des jeunes proche-orientaux, toutes ethnies et confessions confondues, qui subissent de plein fouet le conflit israélo-arabe, noyau dur de l'instabilité dans la région. Le West-Eastern Divan Orchestra est un projet ambitieux dans un contexte de conflits et de guerres incessants depuis maintenant plus de soixante ans, où l'hostilité, voire la haine, et l'incompréhension ont fini d'ériger des murs entres les communautés.

 

    L'orchestre prouve à ces jeunes, à leurs communautés et plus largement au monde, qu'il est possible de "vaincre l'ignorance", "d'être soi mais d' écouter  l'autre", selon les propos du chef d'orchestre Daniel Barenboïm. Message d'autant plus fort que ce conflit  politique n'a de cesse d'étouffer la volonté des peuples à vivre en paix.

 

Le chef d'orchestre ne cache d'ailleurs pas la portée presque politique de la formation musicale qui s'accorde aux partitions multi-scalaires du conflit: "Le conflit israélo-arabe est très particulier et très complexe, il est à la fois local - deux peuples se battent pour la même terre - et concerne le monde entier, la création de l'orchestre est liée à ce paradoxe."La musique est alors le point de croisement entre l'Orient et l'Occident, l'instant où la complémentarité des deux mondes devient une évidence pour chacun: "La dualité orient et occident fait profondément partie de la musique, à la fois sensuelle et savante, c'est ce qui lui permet d'exprimer ce qui serait impossible à tout autre langage, y compris la mort, et aimer la chanter". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'orchestre a choisi de répéter en Andalousie, qui rayonne dans l'Histoire comme un pôle de l'Islam, en tant que civilisation, qui a su rèvéler les talents artistiques des trois religions et cultures de la Méditerranée.

 

 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0a/National_Youth_Orchestra_of_Iraq_logo_2011.jpg                                                        

     De la même façon, mais au niveau national, le National Youth Orchestra of Iraq, créé il y a seulement trois ans par un pianiste de Bagdad âgé de 17 ans rassemble trente-trois musiciens de différentes minorités ethniques (arabes, kurdes...) et confessionnelles (musulmans sunnites et chiites, chrétiens...) qui swe retrouvent souvent opposés les uns aux autres. Une trentaine de jeunes musiciens qui peuvent oublier la violence, la guerre qui s'acharnent sur le pays depuis des décennies. Oublier et partager ensemble un amour inconditionnel pour la musique.

 

     Ainsi, ces jeunes symbolisent une Iraq réconciliée, une Iraq brillante comme elle l'était avant d'êre littéralement anéantie par la guerre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 

 

 

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